Le nombre de mauvais payeurs augmente en France depuis quelques années. En cause, l’inflation, les crises qui se succèdent et l’augmentation du taux de chômage. La situation est telle que les professionnels, les banques et les entreprises doivent prendre des précautions afin de se prémunir des conséquences financières et économiques désastreuses de ce manque ou de retard de paiement.
Les Français sont de mauvais payeurs : quelques chiffres étonnants
Selon les dernières statistiques, 90 000 logements ont été occupés par de mauvais payeurs en 2013. Ils avaient été squattés sans l’accord de leur propriétaire. Rien qu’en 2019, près de 2 000 demandes d’expulsions judiciaires ont été enregistrées en France. En cause, l’absence de paiement des loyers par les locataires.
Les propriétaires et les particuliers ne sont pas les seuls touchés par cette situation. En 2022, la Banque de France déclare que 10% des grandes entreprises endettées risquaient une déchéance de leur crédit. Ce qui l’a obligé à revoir les délais de paiement et à se lancer dans des projets de sensibilisations auprès des 1 600 sociétés clientes.
Une inflation qui touche tout le monde
Et la situation ne s’améliore pas. Selon les derniers sondages des professionnels, plus de 110 000 dossiers de surendettement ont été déposés à la commission au cours de l’année 2022. Au total, pendant la même période, plus de 4 milliards de dettes ont été souscrites par les ménages français. Et 57% d’entre les ménages se sont lancés dans une procédure de surendettement. L’augmentation du nombre de mauvais payeurs est donc prévue en 2023.
Et pour cause, il faudra prendre en compte l’inflation qui touche actuellement la France. Personne n’y est épargné. Le surendettement ne touche plus seulement les personnes vulnérables : les femmes célibataires, les séniors, les personnes fragiles, etc.
2/3 des ménages français vivraient actuellement sous le seuil de pauvreté. 50% des foyers n’ont aucune capacité d’endettement. Le taux a augmenté depuis que les banques ont durci les normes d’éligibilité à un premier emprunt et la capacité de remboursement à 35%. Plus de la moitié de la population est au chômage. Et pourtant, le prix des vivres et des produits continue d’augmenter en France. Tel est aussi le cas de l’électricité, du gaz et des carburants. Ceci pousse les Français à faire des choix financiers qui peuvent causer des retards, voire une absence de paiement de leurs dettes.
Des problèmes financiers passagers
Il est vrai néanmoins que la majorité des problèmes de dettes sont causés par des soucis financiers passagers. Ce peut être une perte partielle des revenus, un divorce ou une séparation, un imprévu, financier ou économique. Certains mauvais payeurs ne sont pas de mauvais foies. Certaines priorités budgétaires et des évènements imprévus de la vie les poussent à faire des choix financiers qui pourraient entraîner des retards de paiement.
D’ailleurs, c’est prouvé par le nombre de retards de paiement qui se règle simplement par un simple rappel de la part des créanciers. C’est la raison pour laquelle toute procédure de recouvrement commence obligatoirement par une lettre de mise en demeure.
Cependant, ces retards de paiement peuvent déjà causer d’énormes soucis financiers aux professionnels et aux entreprises. Heureusement, ces derniers ont de quoi s’en prémunir. Tel est le cas par exemple de la souscription à une garantie de non-paiement. Ils peuvent aussi ajouter des pénalités de retard qui pousseront les clients à faire un peu plus d’efforts concernant leur facture.
Pour autant, ce serait inapproprié de généraliser tous les Français et de les mettre dans le même panier des mauvais payeurs. La plupart des ménages paient leur dette à temps pour justement éviter les pénalités imposées par les banques ou leur prestataire.